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Reboutement, l'art ancien de guérir

Le reboutement a pour objectif de remettre en place, avec la plus grande efficacité, toutes les parties du corps qui seraient bloquées, déplacées, souvent douloureuses, que cela soit à la suite d’une chute, d’un impact, d’une mauvaise manipulation, de séquelles cicatricielles ou tout simplement de mauvaises postures dans nos vies quotidiennes. En agissant directement sur les articulations, sur les ligaments, sur les muscles et leurs tendons, sur des trajets d’influx nerveux ou des méridiens énergétiques, il est alors possible de remettre en place, de «défroisser» différentes zones du corps, de leur redonner leur souplesse et leurs fonctions initiales. Ces techniques aux gestes précis, qui vont du massage profond et localisé à la palpation subtile du tissu fascial, permettent un rééquilibrage musculosquelettique en redonnant de la mobilité et restaurant ainsi une cohérence posturale.

Un travail sur des lésions récentes « à chaud » permettra de limiter l’impact de celles-ci sur votre mobilité immédiate et future mais il est également possible de revenir sur des lésions anciennes et d’en corriger les effets néfastes qui se traduisent le plus souvent par des douleurs persistantes, une restriction du mouvement et plus généralement des désagréments fonctionnels chroniques. Ainsi il est envisageable d’agir sur les séquelles d’une ancienne entorse pour traiter les ligaments rétractés comme ceux distendus, de lever une restriction tendineuse et apaiser son cycle inflammatoire, de mobiliser une ancienne cicatrice et de lui redonner souplesse et élasticité en la libérant de ses adhérences tissulaires etc… 

Les exemples concrets d’application sont nombreux parmi lesquels nous pouvons citer: 

 

  • TENDINITE / BURSITE  / CAPSULITE

Désinflammation des tissus conjonctifs​

  • CONTRACTURE / ÉLONGATION / CLAQUAGE 

Rééducation manuelle adaptée des fibres musculaires â€‹

  • ŒDÈME / HÉMATOME

Drainage du tissu sous-cutané

  • ENTORSE / FOULURE

Réduction de luxations articulaires

  • LUMBAGO / SCIATIQUE / CRURALGIE

Libération des blocages périarticulaires, des faisceaux nerveux 

  • GENE RESPIRATOIRE / OPPRESSION THORACIQUE

Délivrance du diaphragme et du thorax en accompagnement d’un travail respiratoire

  • ADHÉRENCES CICATRICIELLES ou ORGANIQUES

Vascularisation et assouplissement des densités tissulaires, atténuation visuelle de la cicatrice

  • SPASMES ABDOMINAUX / AÉROPHAGIE

Optimisation du cycle digestif en favorisant le péristaltisme

  • CONSTIPATION / NAUSÉES

Dénouement de nœuds intestinaux

  • TENSION / BLOCAGE ABDOMINAL

Résolution des dysfonctions abdominales avec des massages précis permettant la régulation viscérale et émotionnelle, bien connue sous le nom de Chi Nei Tsang (mise en mouvement du Qi des organes internes)

  • REFLUX / ACIDITÉ GASTRIQUE

Dynamisation des fonctions organiques

  • INFLAMMATION / TENSION PELVIENNE

Limitation des troubles du petit bassin en le décongestionnant pour lui redonner de l’aisance

  • STRESS / CERVICALGIE / TORTICOLI

Relâchement du mental par des manœuvres crâniennes sur des points précis

  • toutes problématiques tendino-ligamentaires que le corps peut être amené à subir 

hanche - bassin - genou - cheville - pied - épaule - coude - poignet - dos - nuque​

​Les gestes caractéristiques du rebouteux avec son vocabulaire imagé !

 

  • le labourage, le cabestan, le boutage musculaire 

  • le crochetage de tendons, d’aponévroses

  • le déparasitage des nerfs

  • le ponçage des nœuds musculaires

  • la friction, la garbure des points ligamentaires ou névralgiques

  • le dégrippage et le débroussaillage articulaire

  • les purges viscérales​

Néanmoins le rebouteux traditionnel va bien au-delà du seul traitement des blessures physiques. Certes il traite les os, les muscles, les tendons et les ligaments, mais aussi la circulation du Qi et les problèmes liés aux fonctions digestives, hépatique, splénique, intestinale, pulmonaire, vésicale, rénale, les cicatrices et leurs adhérences.

Le rebouteux peut être considéré comme l’ancêtre de ce qu'on appelle aujourd’hui chiropraticien, ostéopathe, physiothérapeute, étiopathe. L’excellence de sa pratique réside au développement extrême de son sens du toucher, à un savoir-faire éprouvé et à une parfaite connaissance de l’anatomie.

Aujourd'hui il est à l’écoute de son consultant et adopte une approche holistique de sa personne en considérant ses maux et ses symptômes. Cela permet, au-delà des manipulations, de prodiguer des conseils notamment d'hygiène de vie, de recommander certains exercices voire des compléments alimentaires et ainsi, pour celui qui le consulte, de le « remettre sur pied ».

Discipline ancestrale transmise de génération en génération, que ce soit en héritage filial ou de maitre à disciple, le reboutement regroupe une multitude de techniques manuelles éprouvées depuis la nuit des temps de manière empirique. 

Un tour du monde instructif et une fascinante remontée dans le temps nous renseignent sur les racines profondes et multiples du reboutement. Ainsi à l’époque de la Grèce Antique, 5 siècles avant notre ère, Hippocrate rédigeait une œuvre médicale qui portait sur les fractures, décrochements, déboitements et qui deviendra reboutement : remettre bout à bout. 

En Chine, ce savoir se nomme DieDa ou DitDa qui signifie littéralement "tomber et frapper" et fait référence historiquement à l’enseignement des moines dans leur temple lors de la pratique des arts martiaux et des chocs et des chutes qui en résultaient. 

Au Japon, le reboutement est connu sous le nom de Sekkotsu et puise ses racines dans la longue tradition guerrière des clans de cet empire au temps des Royaumes Combattants et des « raccommodages » (Seifuku/Katsu) nécessaires après les batailles. Aujourd’hui encore ce savoir-faire est prodigué et quelquefois encore transmis à un disciple par son senseï.

En Europe, cet apprentissage se fit très discret au Moyen-âge, au temps de l’Inquisition (XIIIe siècle) lorsque des familles entières de rebouteux et leurs résultats prétendus « magiques » furent mises au bûcher. Les succès inexpliqués étaient mystifiés, sinon diabolisés.

Cet art traditionnel, qui a su se faire discret, perdure malgré tout en France. Il fait désormais partie du patrimoine et possède toute la noblesse de la simplicité et de l’efficacité éprouvée, bien souvent utilisé en premier secours et en derniers recours dans nos campagnes.

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